La paroisse a la chance d’accueillir de nombreux nouveaux couples, plusieurs avec de jeunes enfants ou des nourrissons. D’autres naissances sont déjà annoncées ! Quelle joie pour nous de recevoir tous ces enfants : ils sont l’avenir de l’Église !

 

Nous savons qu’être parents de jeunes enfants n’est pas toujours facile. Les enfants ne sont pas toujours « sages comme une image » ; certains sont vifs, turbulents, parfois difficiles à canaliser. Les tout-petits peuvent être adorables, mais les nuits sont souvent éprouvantes, et les pleurs ou les cris stridents des nouveau-nés ne sont pas toujours simples à interpréter : la faim, un reflux gastrique, une dent qui pousse, ou tout autre désagrément.

 

Quand les parents arrivent à la messe, certains sont déjà fatigués d’une mauvaise nuit, d’un petit-déjeuner transformé en foire d’empoigne entre deux enfants, ou encore d’une tétée laborieuse. Ils aspirent alors à un peu de calme et de recueillement… sans toujours l’obtenir. C’est alors une double peine pour eux : si un nourrisson se met à hurler, si un petit court dans tous les sens, joue dans les confessionnaux ou bavarde à voix haute avec ses camarades. Double peine encore lorsqu’ils ressentent l’agacement des paroissiens incommodés eux aussi (comme si les parents ne l’étaient pas déjà !) par le bruit et les dérangements, et qui leur adressent de gros yeux réprobateurs…

 

Les paroisses voisines connaissent les mêmes difficultés. On m’a rapporté des situations semblables à Saint-Pothin, par exemple. Je ne crois pas qu’il existe de solutions simples. Ce dont je suis convaincu, en revanche, c’est que cette difficulté ne doit pas menacer notre communion fraternelle : nous devons au contraire nous efforcer de la dépasser ensemble, dans la solidarité. Je la vois comme une mise à l’épreuve de notre fraternité, une occasion de grandir dans la patience et la charité. Ensemble, nous pouvons en sortir plus unis.

 

Quelques suggestions, néanmoins. Les jeunes enfants ne doivent pas être laissés seuls sur le tapis disposé pour eux devant le tabernacle : leurs parents doivent les y accompagner et les aider à rester calmes et silencieux, autant que possible. Si un nourrisson se met à pleurer dans sa poussette, les parents peuvent sortir du côté du cloître (les deux portes en bois y sont toujours ouvertes par mesure de sécurité) ou bien dans le narthex, entre les portes en verre et les portails en bois. Les personnes malentendantes peuvent, quant à elles, rejoindre le bas-côté nord (le long de la rue Bugeaud) pour profiter de la boucle acoustique captée par leurs appareils auditifs.

 

Mais surtout, j’invite tous les paroissiens à manifester leur compréhension : un sourire, un petit mot de sympathie à la fin de la célébration peuvent tout changer. N’ajoutons pas à la fatigue des parents notre mauvaise grâce ; manifestons-leur plutôt notre joie de les compter parmi nous ! N’oublions pas quel trésor représentent les tout-petits, aussi bruyants soient-ils, pour notre communauté paroissiale et pour l’Église tout entière. N’oublions pas combien le Seigneur aimait se trouver auprès d’eux. Soyons pleins de miséricorde et de douceur, et laissons-les éprouver notre patience… et l’affermir !

 

fr. Rémi Chéno, o.p.
Modérateur de la paroisse