Chers frères et sœurs,

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« Nous lisons les Saintes Écritures. Je pense que l’Évangile est le Corps du Christ ; je pense que les Saintes Écritures sont son enseignement. Et quand il dit : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, ses paroles se réfèrent au Mystère [eucharistique], toutefois, le corps du Christ et son sang sont vraiment la Parole de l’Écriture, c’est l’enseignement de Dieu. Quand nous nous référons au Mystère [eucharistique] et qu’une miette de pain tombe, nous nous sentons perdus. Et quand nous écoutons la Parole de Dieu, c’est la Parole de Dieu et la chair du Christ et son sang qui tombent dans nos oreilles, et nous, nous pensons à autre chose. Pouvons-nous imaginer le grand danger que nous courons ? »

 

C’est ce qu’écrivait le grand saint Jérôme, au début du IVe siècle. Mais saint Césaire d’Arles ne disait pas autre chose, un siècle plus tard, quand il affirmait :

« Qu’est-ce qui vous semble être le plus grand : le Corps du Christ ou la Parole du Christ ? Si vous voulez dire la vérité vous répondrez que la Parole du Christ n’est pas moins que son Corps. »

 

Notre respect, notre vénération pour les espèces consacrées, nous les devons également à la Parole de Dieu. C’est ce que nous rappellent ces deux grands saints. Et le concile Vatican II s’est ressaisi de la même idée, en reprenant l’image des deux tables, celle de la Parole et celle du Pain, qu’utilisait déjà le célèbre texte de l’Imitation de Jésus-Christ, à la fin du xive siècle.

 

Dans cette lignée allant de Jérôme à Césaire, puis à l’auteur de l’Imitatio Christi, puis enfin à Vatican II, je pourrais ajouter l’exhortation Verbum Domini de Benoît XVI en 2010 qui cite explicitement Jérôme, et même la lettre apostolique Aperuit illis du pape François en 2019. Tous nous invitent à redécouvrir la présence agissante et efficace du Christ dans sa Parole, spécialement quand elle est proclamée devant l’assemblée réunie pour célébrer le mystère pascal dans l’eucharistie.

La lettre Aperuit illis de François instituait le 3e dimanche de janvier comme « dimanche de la Parole de Dieu ». Il nous invitait à recevoir la Parole proclamée dans l’assemblée eucharistique comme présence réelle du Christ au milieu de nous.

 

Nous savons bien que l’accès à la table eucharistique peut être réservée à ceux-là seulement qui sont réconciliés avec Dieu et avec l’Église. C’est une source de souffrance pour ceux qui veulent rester fidèles à la discipline de l’Église et ne peuvent accéder à la table sainte. Mais la table de la Parole est toujours ouverte à tous. Cette présence réelle du Christ dans sa Parole qui vient toucher nos cœurs et y faire sa demeure, est accessible à tous, sans aucune restriction, de sorte que tous y trouvent la guérison, le réconfort, le salut.

 

Dimanche 26 janvier, nous fêterons le dimanche de la Parole. Qu’en ce jour, nous nous retrouvions tous avec joie auprès du Seigneur, présent dans sa Parole vivante, réconfortante, réconciliante et… ressuscitante !

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fr. Rémi Chéno, o.p.
Modérateur de la paroisse